Vers la fin du IXe siècle, un certain Gui ou Guigues s’était établi dans ce pays sous le titre de comte d’Albon. Il devint le chef d’une famille puissante. Il avait assisté à l’assemblée de Varennes, où le fils de Boson Ier fut proclamé roi. A la mort de Rodolphe III ; n’ayant pas voulu reconnaître son successeur, Conrad le Salique, il s’ensuivit une guerre qui se termina à l’avantage de Conrad ; mais, en même temps, ce prince fut obligé de renouveler un traité conclu antérieurement entre Rodolphe III, Henri II et les seigneurs bourguignons, et par lequel l’empereur et le roi avaient fait à ces seigneurs des cessions considérables.
Jusqu’à Gui VIII, les comtes d’Albon vécurent tranquilles dans leurs terres ou à l’ombre des cloîtres : Gui VIII rendit sa maison illustre par les armes. On connaît ses guerres avec le comte de Savoie. Blessé dans un combat près de Montmélian, il mourut des suites de sa blessure, en 1149. Il fut, dit-on, le premier qui porta le nom de dauphin, qui lui fut donné à cause du cimier de son casque qui figurait un dauphin. Jusque-là, les armes des comtes d’Albon avaient été indifféremment une ou plusieurs tours, ou bien un château.
Après Gui VIII, la figure du dauphin commença à s’introduire dans leurs armoiries, et, comme ce signe marquait leur nouvelle puissance, ils’ perdirent insensiblement le titre de comtes d’Albon pour prendre celui de dauphins. Tel est le sentiment de Boulainvilliers, et cette opinion, ajoute Expilly, est très probable. Quoi qu’il en soit, Gui IX, fils et successeur de Gui VIII, épousa Béatrix de Montferrat, nièce de l’empereur Frédéric Barberousse, qui, en considération de cette alliance, investit le comte d’Albon de tous les privilèges de la souveraineté, tels que ceux de lever l’impôt, d’armer des troupes, de frapper monnaie, etc.
1349 – Pays d’état
Vers ce temps-là, Berthold IV, qui possédait les comtés de Bourgogne et de Vienne, céda à Gui IX ses droits sur ce dernier comté ; l’empereur, présent à cette cession, la confirma, et Gui IX prit le titre de dauphin de Viennois. Il mourut en 1167, ne laissant qu’une fille, Béatrix, qui épousa Hugues III, duc de Bourgogne, et dont la postérité masculine s’éteignit en la personne de Gui Xl, mort en 1269.
Anne, sa fille unique et seule héritière, se vit disputer le Dauphiné par Robert II, duc de Bourgogne ; mais le roi Philippe le Bel, ayant été choisi pour arbitre, en 1295, adjugea cette province à Anne, qui avait épousé Humbert I er , seigneur de La Tour-du-Pin. Jean II, son fils, s’unit à Béatrix d’Anjou, fille de Charles, roi de Hongrie, et de Clémence, reine de France, et Gui XII, à la princesse Isabelle, fille du roi Philippe V. Il mourut sans enfants. Humbert II, son frère, lui succéda. Ce prince, trop faible pour résister au duc de Savoie, qui harcelait ses frontières, et se voyant sans enfants par la mort de son fils André, céda le Dauphiné à la France moyennant, dit-on, 120 000 florins d’or.
Cette cession, renouvelée à Lyon dans une assemblée solennelle, il la confirma par un acte passé à Romans en 1349. « Celui qui sera daulphin, y disait-il, et ses hoirs et successeurs au Dauphiné, se appelleront et soient tonus de faire soy appeler daulphin de Viennois, et porteront les armes dudit Daulphiné, esquartellées avec les armes de France, et ne laisseront et ne pourront laisser le nom de daulphin, ne lesdites armes ; et ne sera et ne pourra être uni ne adjouté ledit Daulphiné au royaume de France, fors tant comme l’empire y serait uni. »
Après avoir remis à Charles, petit-fils de Philippe de Valois, « l’espée ancienne du Daulphiné et la bannière Saint-Georges, qui sont anciennes des daulphin de Viennois, et un ceptre et un anel », Humbert se fit moine à Lyon dans le couvent des Frères prêcheurs, et finit dans le cloître une vie passée à pleurer son fils et à regretter son Daulphiné. « C’est mal à propos, dit le président Hénault, qu’on a cru qu’une des conditions du traité avait été que le titre de dauphin seroit porté par le fils aîné de nos rois. Il arriva, au contraire, que le premier dauphin nommé par Humbert au premier traité de 1343 fut le second fils de Philippe de Valois ; mais il est vrai que cela n’eut plus lieu, et que ce titre a toujours été porté depuis par le fils aîné du roi. »
Alors le Dauphiné devint pays d’état.
1910
Salagnon se détache de St Chef et devient une commune à part entière.
1er mars 1910, élection du premier maire de Salagnon , monsieur LAIGROZ Joseph .
Comme dans beaucoup de communes de France, la majorité des décisions du Conseil municipal concernent des aides sociales :
- Assistance aux vieillards,
- Assistance aux femmes en couches,
- Assistance aux familles nombreuses,
- Assistances médicales gratuites…
Ces « allocations » étaient attribuées au cas par cas, lors des séances du Conseil municipal (les prestations sociales ne seront instaurées qu’en 1945).
1911
Août : décision d’installation d’une horloge publique sur le clocher de l’église.
Salagnon étant essentiellement une commune peuplée d’agriculteurs et de viticulteurs, le Conseil municipal organisait aussi les ateliers publics de distillation.
1917
Décembre : décision d’ériger un monument commémoratif « aux enfants de Salagnon morts pour la France ». Une souscription est lancée pour couvrir une partie des frais.
1923
Août : signature d’un contrat d’éclairage public avec la Société Dauphinoise.
Décembre : projet d’établissement d’un réseau électrique pour la commune par le génie rural.
1925
Achat d’un emplacement pour un transformateur électrique.
1929
Septembre : décision d’installation d’une fontaine publique sur la place.
1944
Une maison est incendiée et mitraillée par un détachement allemand, tuant sept jeunes résistants du groupe F.T.P.F.
Depuis 1962
Le patrimoine communal s’est doté d’équipements utilitaires et collectifs :
- Salle des fêtes, construite avec la coopération des habitants
- Salle du conseil municipal Joseph Laigroz
- Fresque murale au dos de la mairie
- Infrastructures sportives (terrain de tennis, foot dont les vestiaires ont été réalisés avec la participation des habitants…)
1968
Arrivée de l’eau dans les éviers pour les habitants du village.
1971
Electrification de la sonnerie des cloches de l’église.
1978
Création de la rivière d’Olouise se jetant dans le Catelan, en opposition des habitants des Gaines et du Pontet perdant leurs droits d’eau.
1985
Salagnon se dote d’armoiries avec un blason.
L’écureuil est alors très présent, on le rencontre partout. Il symbolise la grâce, la vivacité et la discrétion. C’est un animal difficilement apprivoisable correspondant à l’esprit d’indépendance manifesté à l’origine de Salagnon.
1987
Découverte des Guêpiers d’Afrique à l’occasion de la création du terrain de foot dans la carrière.
1988
Electrification de l’horloge de l’église.
1990
1.20 m de neige
4 jours sans électricité, routes coupées, pas d’école, de mémoire d’anciens, du jamais vu à Salagnon.
1993
Création du 1er logement locatif.
1995
Création de la Communauté de Communes Les Balmes Dauphinoises, à l’initiative de Jean Tricaud, alors Maire de Salagnon.
2002
Ouverture de la nouvelle école maternelle.
2009
Ouverture du Centre multi-accueil petite enfance.
2010
Fête des 100 ans de Salagnon organisée par le comité du centenaire.
2020
La crise sanitaire mondiale du Covid 19 sans précédant frappe partout. Par change Salagnon dénombre quelques cas sans gravité.
Un élan de solidarité s’installe dans le village. Beaucoup d’habitants ont, à titre privé ou au sein d’associations, confectionné des masques, des visières, et ou organisé la distribution. D’autres se sont fait le relais auprès des personnes seules, fragilisées ou dans le besoin.
2021
Création d’une Zone d’Activités Physiques et de Loisirs Intergénérationnelle au Revolet.
Espace évolutif, adapté à toute tranche d’âge et à tout niveau sportif ; il complète les structures existantes (terrains de pétanque, city stade, table de ping-pong, pump-track, jeux à grimper et à ressort) et comprend plusieurs espaces d’activités : un parcours de santé d’environ 900m parsemé d’agrès, une aire de fitness avec vélo elliptique, marcheur, échelle de traction et pousseur, une structure de jeu pour les enfants de 2 à 12 ans avec des points d’escalade et de glisse, et un trampoline.
A l’aube de ce mardi 14 février 1944, une colonne de camions allemands, venue de Lyon, s’arrêtait le long de la route, au lieudit « Croix Sicard » sur un sol enneigé par un froid vif.
C’est à pied qu’un détachement parcourait les 400 mètres, jusqu’au lieu où allait se dérouler un drame impensable. Aucun moyen de communication n’a permis à quiconque de donner l’alerte.
A l’orée du bois, une maison allait être le théâtre d’une barbarie insoutenable. Vite encerclée par les soldats, elle était littéralement arrosée de grenades offensives et incendiaires, jetées par les ouvertures, surprenant dans leur sommeil sept jeunes gens qui dormaient, comme on peut dormir à sept heures du matin lorsqu’on a vingt ans. Aucune chance ne leur fut laissée de s’extraire du piège dans lequel ils étaient tombés. L’un d’eux tentait la sortie impossible, mais les balles des S.S. le clouèrent dans le jardin, lui évitant uniquement le triste sort qui était réservé à ses camarades, être brûlé. Il fut achevé en fin de matinée, après des heures d’agonie.
Au petit jour, tout était terminé, seules les ruines fumantes laissaient deviner la scène qui venait de se dérouler. Les corps mutilés des sept jeunes, qui faisaient partie d’un groupe de F.T.P.F. étaient rassemblés dans un dernier adieu. Ils reposent dans une fosse commune, au cimetière du village, après une cérémonie très émouvante suivie par une foule silencieuse…
L’emplacement de la maison à proximité du bois, devait leur permettre de s’évanouir facilement à la moindre alerte. Cette maison était la propriété des parents de l’un d’eux. Le malheur a voulu que ces jeunes, sans doute pas assez méfiants, côtoient parfois un triste individu qui, lorsqu’il fut suffisamment affranchi de leurs activités, s’en alla les dénoncer aux S.S. contre une modique somme d’argent. Le même jour, il fit déporter son frère, ainsi que le paysan chez qui les jeunes se ravitaillaient. Internés dans les camps, ils ne sont jamais revenus.
Plusieurs autres personnes étaient traquées ce jour-là, mais l’information de la nouvelle, la chance ou le destin ont fait qu’elles ne se trouvaient pas dans les maisons visitées par les S.S.. Le maire lui-même ne dut son salut qu’à son état de santé ; il était, en effet, alité ce jour-là.
Le traître ne profita pas longtemps de son crime, ni de sa prime. Arrêté, jugé, condamné, il fut rapidement exécuté à Lyon.
Pour ne pas oublier cet épisode, pour se souvenir des circonstances qui l’ont précédé, une stèle a été érigée à l’emplacement même de la maison.
Jeunesse d’aujourd’hui, promeneurs, qui venez à Salagnon, vous découvrirez sur cette stèle les noms de ces martyrs.
Sources : Archives privées